Aspects scientifiques

II. Les aspects scientifiques qui posent problème

Réfractaire:

L’un des principes de l’homéopathie est les dilutions extrêmes alors qu’elles sont scientifiquement irrecevables. L’un des principes fondamentaux de la chimie et de la physique contemporaine est le mur d’Avogadro, du nom du chimiste qui a découvert cette règle. Dans un volume donné de gaz, on trouve toujours le même nombre de molécules. Au-delà d’un certain taux de dilutions, il n’y a plus de molécule active de la substance originelle, or les préparations homéopathiques dépassent largement ce mur. Je mets au défi les pharmacologues d’un laboratoire homéopathique de reconnaître un de leurs médicaments, présenté sans l’étiquetage, sur la seule base de l’analyse de sa composition.

Dans l’hypothèse où il ne resterait qu’une ou quelques molécules, comment la dilution infinitésimale peut-elle conserver « l’activité » correspondant à la complexité des centaines de milliers de molécules différentes de la substance initiale?

Adepte:

D’abord, les hautes dilutions sont obtenues par dilution successives, ce qui est différent d’une goutte de soluté dans des litres de solvant. De plus elles sont accompagnées d’un phénomène de succussion qui est primordial. Il s’agit de secousses énergiques pour assurer le mélange.

Réfractaire:

Et quelle différence cela peut-il faire?

Adepte:

Il existerait une hétérogénéité de l’eau au niveau nanoscopique sous forme liquide avec des possibilités de variation de sa structure en réseau et peut-être de l’activité biologique. Cela expliquerait que les homéopathes disent que la dilution doit être accompagnée d’une agitation mécanique pour être efficace.

Réfractaire:

Cela ne répond pas à la question du seuil d’Avogadro.

Adepte:

Dans un premier temps, l’idée que la disparition de la molécule entraîne la disparition de l’action n’a rien de scientifique. C’est une vision matérialiste de la biologie. Une telle idée ne pose pas de problème à la physique quantique. La biologie moléculaire a des limites, elle n’explique pas tout.

Réfractaire:

Voilà une façon habile d’éluder la question. On sait que la physique quantique est un sujet à controverse tandis que la biologie moléculaire se fonde sur des principes acceptés par tous.

Adepte:

Pourtant la non-localité, c’est-à-dire, la corrélation entre des événements ne se trouvant pas au même endroit et l’intrication ou l’obligation de décrire deux objets globalement bien qu’ils puissent être spatialement séparés, ont été démontré, avec expérience, au niveau nanoscopique des particules, atomes et même des molécules et sont des lois de la physique quantique.

La médecine conventionnelle observe toujours plus chaque jour qu’un organe n’est jamais isolé dans un corps. On peut citer la loi des semblables, la loi de la similitude. D’ailleurs cette loi est à la base du principe de vaccination : injecter une maladie ayant perdu son pouvoir pathogène à un organisme afin de lui faire acquérir une immunité contre cette maladie.

Réfractaire:

Comment l’homéopathie peut-elle être efficace si ses dilutions dépassent le seuil d’Avogadro et donc détruisent toute molécule active de la substance originelle?

Adepte:

Et bien, il existe plusieurs hypothèses qui expliqueraient le caractère efficace de l’homéopathie :

  • D’abord, la thermoluminescence est la propriété de tout solide d’émettre de la lumière après irradiation et chauffage. Des chercheurs ont congelé une solution homéopathique dynamisée pour la « figer » puis ils l’ont irradiée et réchauffée. La thermoluminescence était différente entre la dilution homéopathique et l’eau neutre. En outre, l’eau de dilution homéopathique a des caractéristiques différentes en fonction du niveau de dilution. Et cela même à des niveaux de dilution où aucune molécule de la substance de base n’est présente. C’est bien la preuve qu’il est possible que l’eau soit influencée durablement par l’introduction de la substance de base et les turbulences de la dynamisation lorsque le produit est fortement agité.
  • Une étude a été réalisée qui appréhende les préparations homéopathiques avec unespectroscopie aux UV. Les valeurs de transmission des UV des préparations homéopathiques sont différentes de celles des préparations neutres. Une transmission plus lente de la lumière UV peut indiquer que les préparations homéopathiques sont moins structurées ou plus dynamiques que leur solvant pur.
  • On peut également penser à des effets de type électromagnétique. Les physiciens Popp et Ludwig ont démontré la modification de la nature électromagnétique de l’eau même lorsqu’il n’y a plus de molécule active. L’intrusion des impuretés a modifié l’eau durablement, au niveau électromagnétique.

Réfractaire:

Les recherches sur le mécanisme d’action des hautes dilutions n’ont pas suffisamment de bases expérimentales pour être retenues comme démonstratives.

Adepte:

En effet, il reste beaucoup de travail à faire. Mais d’après nos études et celles de Baranger réalisées en 1987, des éléments peuvent modifier l’effet des hautes dilutions : par exemple, la structure physico-chimique des substances diluées; la nature du solvant dont le degré de viscosité ne doit pas être trop élevé; le caractère dynamique de la solution; l’atmosphère azotée ou le chauffage… Des études récentes ont confirmé deux facteurs sur les hautes dilutions d’arsenic : la chaleur et l’azote.

Réfractaire:

Une fois encore, il est difficile d’évaluer la rigueur scientifique de vos études et de celles de Baranger. Ce manque de rigueur est classique dans ces recherches censées prouver l’efficacité de l’homéopathie.

Adepte:

Vous ne pouvez pas qualifier de manque de rigueur scientifique la recherche de Benveniste sur lamémoire de l’eau. Voilà une nouvelle hypothèse sur le mode d’efficacité de l’homéopathie ! En 1988, Benveniste découvre une activité à spécificité moléculaire sans présence moléculaire dans le soluté; elle doit donc se trouver dans le solvant : l’eau. L’article est publié dans une des 2 revues scientifiques les plus sérieuses au monde. Benveniste avait réalisé 2 années de vérification avant la publication de l’article.

Réfractaire:

Je crois savoir cependant, qu’une commission d’enquête sur le laboratoire de Benveniste a été constituée et a conduit à sa fermeture.

Adepte:

Mais quelle commission ! Le rédacteur en chef de la revue Nature, Walter Stewart homme très controversé, James Randi, un magicien professionnel. L’étude de Benveniste prouvait la transmission d’information électronique par l’eau, que les molécules communiquent entre elles par des ondes et non par contact, que les molécules laissaient leur empreinte dans l’eau. L’eau serait capable de garder le souvenir de la structure moléculaire d’une substance que l’on a dilué.

Réfractaire:

Benveniste n’a jamais été capable de reproduire ces résultats. La mémoire de l’eau, sur laquelle s’appuie l’homéopathie pour expliquer son efficacité, est un miracle. Et cette conclusion provient de la revue Homeopathy. Une fois de plus, la non-reproductibilité des résultats est un classique dans la recherche liée à l’homéopathie.

Laissez moi émettre une hypothèse sur ce fait : lors des dilutions extrêmes on introduit de multiples impuretés aléatoires par l’intermédiaire de l’eau de dilution et des matériels utilisés, ce qui empêche la reproductibilité des préparations. L’homéopathie ne prend pas en compte ces impuretés qui doivent pourtant avoir un effet. Est-ce que c’est par peur de réaliser qu’elles sont plus importantes que les molécules actives en quantité et en actions éventuelles ?

Adepte:

Je pense que vous vous méprenez sur la rigueur des homéopathes lorsqu’ils créent leurs médicaments. En outre, la recherche en homéopathie s’intéresse de plus en plus au rôle et à l’activité du solvant dans les préparations.

Dans tous les cas, nous sommes face à une dérive anti-empiriste de la science moderne. De nombreuses études cliniques ou méta-analyses sont effectuées et découvrent une efficacité de l’homéopathie au-delà de l’effet placebo mais les allopathes refusent de l’accepter parce que son mode d’action n’est pas « plausible ».

Ce n’est pas parce que l’on ne sait comment un médicament marche que l’on ne doit pas l’utiliser : prenez l’aspirine! On ne sait comment cela fonctionne que depuis une dizaine d’années.


2 Réponses to “Aspects scientifiques”

  1. Christian Feasson 6 novembre 2013 à 10:33 #

    Revenons sur la mémoire de l’eau : l’eau aurait donc la mémoire de tout ce qu’elle a rencontré depuis … toujours. Glaces depuis les glaciations, nuages, rivières, mers, pluies, corps des êtres vivants, … De plus, pourquoi cette eau utilisée pour la fabrication de produits homéopathiques ne garderait-elle que la mémoire du produit dilué. En outre, la consommation de tels produits n’a pas lieu dès leur fabrication. Cette mémoire serait donc infinie … donc retour à ma 1ère phrase.
    Et puis alors pourquoi produit-on plusieurs dilutions si la « mémoire » suffit ?
    La dilution : pourquoi des dilutions au centième (le plus souvent ), CH ? Parceque la précision aurait été insuffisante autrefois. Dilutions successives (CH successifs), on multiplie les erreurs successives. Quand à la communication entre les molécules d’eau qui communiquent par onde et non par contact … mais cela est toujours vrai, quelle que soit l’entité étudiée ( molécule, atome, ion, électron, neutron, proton, quark, boson, …) : la mécanique quantique, toujours vérifiée jusqu’à présent, montre cela.
    Et puis l’eau dite « pure » étant très agressive solubilise les paroies des récipients utilisés (silice, baryum, …), ces entités se retrouvant en concentrations supérieures alors à celle de la substance homéopathique mise en œuvre. Quels travaux (publiés) étudient leur action ?
    La succussion (bon, pourquoi ne pas utiliser un terme utilisé par tout un chacun : même pas dynamisation mais agitation ?) : évidemment, bien sûr, certainement, il en faut ! Connaît-on une discipline dans laquelle une mise en solution, une synthèse, … , ne s’accompagne pas d’une agitation ( chimie, biologie, … ) ? Et puis quel type d’agitateur ( mécanique, magnétique est utilisé ? A quelle vitesse ? Pendant combien de temps ? Les résultats obtenus sont-ils répétables, reproductibles ?
    Enfin, pourquoi utiliser de nombreux noms en latin (exemple acidum phosphoricum et non acide phosphorique) ? Ça fait mieux ?

  2. Julie 1 septembre 2015 à 12:30 #

    Bonjour,

    Vos questions sur la mémoire de l’eau sont pertinentes, mais assez formatées par le modèle de la chimie moléculaire, qui ici, il est clair, échoue à expliquer l’efficacité de l’homéopathie.

    Je vous renvoie, pour l’analogie, aux progrès de la physique concernant les théories sur l’énergie noire et la matière noire qui, à elles deux, composent 96,4% du contenu de l’univers. De même pour la théorie des cordes. Ces théories ne sont pas vérifiables par l’observation pour l’instant. Cependant, ces théoriciens, eux, ne sont pas mis au pilori tels que les théoriciens de l’homéopathie.

    Peut-on être assez humbles, dans le milieu scientifique pour éviter un rationalisme bête et buté qui empêche toute discussion constructive ? Qui sait ? Peut-être que l’explication ne peut simplement pas être formulée dans l’état actuel de nos (si pauvres) connaissances…

    Succussion, agitation dynamisation, qu’importe !
    Il y a beaucoup d’ouvrages sur la « cuisine » de l’homéopathie qui vous renseigneront sur le temps, la vitesse, etc.

    Pour les noms latins ou vernaculaires, qu’importe ! Laissez les latinistes s’exprimer s’ils le veulent…

    Bien à vous

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